Principaux résultats

L’importance de l’alimentation

Notre rétine est particulièrement riche en oméga 3, provenant du poisson et de certaines huiles comme l’huile de colza ou de noix. Nous avons montré que les personnes ayant de bons apports en oméga 3 avaient un risque diminué de DMLA (1). Il est donc recommandé d’utiliser des huiles riches en oméga 3 et de consommer du poisson au moins 2 fois par semaine, dont au moins une fois par semaine du poisson gras (saumon, thon, sardines, anchois…), particulièrement riche en oméga 3.

En outre, plusieurs études suggèrent que certains aliments riches en antioxydants pourraient jouer un rôle dans la prévention de la DMLA. Nous avons rapporté récemment dans l’étude Alienor, que les consommateurs réguliers d’huile d’olive présentaient un risque de DMLA plus faible (2). Les effets bénéfiques de l'huile d'olive seraient attribués à sa richesse en polyphénols, des composants dits antioxydants. Les antioxydants empêchent les réactions d'oxydation qui conduisent à l'altération des cellules de la rétine.

La macula est également protégée contre les rayons lumineux par le pigment maculaire, qui est d’origine alimentaire. En effet, celui-ci est formé par la lutéine et la zéaxanthine, que l’on trouve dans les légumes verts (épinards, petits pois, brocolis, haricots verts, asperges, salade…), certains fruits et légumes jaune-orangé (maïs, potiron, oranges, clémentines) et les œufs. Il est donc important de consommer régulièrement ces aliments pour assurer une bonne protection de la rétine.

Dans certains cas, des compléments alimentaires contenant des oméga 3, de la lutéine et de la zéaxanthine peuvent vous être prescrits par votre ophtalmologiste.

La susceptibilité génétique

L’étude Alienor confirme que certains facteurs génétiques augmentent considérablement le risque de développer une DMLA (3,4). A partir de l’âge de 50 ans, les enfants et petits-enfants de personnes atteintes de DMLA doivent donc être régulièrement suivis par un ophtalmologiste. De plus, tout au long de leur vie, ils peuvent suivre les conseils ci-dessous concernant le tabagisme, l’exposition au soleil et l’alimentation, afin de protéger leur rétine.

Le tabagisme

Les méfaits du tabagisme sur la santé sont bien connus, avec notamment une forte augmentation du risque de cancers et de maladies cardiovasculaires. Ses effets sur l’œil sont moins connus, mais bien réels. Ainsi, comme le confirme l’étude Alienor (4), le risque de DMLA et de cataracte est fortement augmenté chez les fumeurs, et même chez les anciens fumeurs pendant 10 à 20 ans après l’arrêt du tabagisme. Il est donc important d’éviter de fumer et, pour les fumeurs, d’arrêter de fumer le plus tôt possible, surtout s’ils ont un parent atteint de DMLA. Un arrêt avant l’âge de 40 ans permet de retrouver un risque proche de celui des non fumeurs à la cinquantaine, âge à partir duquel se développe la DMLA.


Les facteurs vasculaires

Dans l’étude Alienor, certains facteurs vasculaires comme la tension artérielle (pression pulsée) ou des taux élevés de lipides sanguins semblent augmenter les risques de DMLA (5,6). Toutefois, ces résultats préliminaires restent à confirmer.


L’exposition au soleil

Une exposition excessive au soleil peut favoriser l’apparition de maladies oculaires, notamment la cataracte, et probablement la DMLA. Les résultats de l’étude Alienor ont en effet confirmé qu’une forte exposition aux UV durant la vie entière augmente le risque de cataracte et pourrait augmenter le risque de DMLA (7) et contribuer au vieillissement de la cornée. Tout au long de la vie, il est donc recommandé d’éviter de s’exposer entre 12h et 16h en été, et de se protéger (lunettes de soleil, chapeau à large bord).


1. Merle B et al. Invest Ophthalmol Vis Sci 2011 ; 2. Cougnard-Grégoire A et al. PLoS One 2016; 3. Delcourt C et al. Arch Ophthalmol. 2012 ; 4. Delcourt C et al. Invest Ophthalmol Vis Sci. 2011 ; 5. Cougnard-Grégoire A et al. Invest Ophthalmol Vis Sci. 2013; 6. Cougnard-Grégoire A et al. PLoS One 2014. 7. Delcourt C et al. Invest Ophthalmol Vis Sci 2014